Substances instables dans les échantillons d’eau Enquête Aquaref - ANSES auprès des laboratoires

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Public
Année: 
2022

 

La fiabilité des résultats d’analyse d’échantillons d’eaux est fortement conditionnée par le délai entre l’échantillonnage et la mise en analyse. Afin de préciser les recommandations opérationnelles sur ce sujet, AQUAREF et le laboratoire d’Hydrologie de Nancy de l’Anses mènent des actions communes avec les laboratoires concernant les délais de mise en analyse pour éviter la multiplication d’études de stabilité dans chaque laboratoire. L’objectif de ces travaux est de progresser collectivement sur la définition d’exigences réglementaires ou normatives et d’harmoniser les pratiques.
 
Une première étude impliquant les laboratoires d’analyse a été réalisée en 2020/2021 [1] et a permis d’apporter une conclusion en termes de délai pour 59 des 89 substances étudiées. A l’issue de cette première étude, les laboratoires participant ont mis en avant le besoin d’une action portant sur le recensement des substances particulièrement instables qui seraient présentes dans des listes de surveillance règlementaires ou de gestionnaires locaux.
 
Dans cette optique, Aquaref et l’Anses-LHN ont proposé aux laboratoires d’analyse de répondre à une enquête portant sur ce type de substances.
 
Dans ce travail, par « instabilité forte », on entend une dégradation/transformation de plus de 50% en 24h.
 
Une nouvelle liste de 49 substances a été établie et transmise aux laboratoires. Il s’agit de substances pour lesquelles des risques d’instabilité sont suspectés sur la base d’informations préliminaires provenant :
  • des retours d’expérience des laboratoires,
  • de la base de données Pesticides Properties DataBase (PPDB) via les constantes physico chimiques d’hydrolyse (DT50 hydrolyse), ...
Toutes ces substances ne sont donc pas issues de listes de surveillance proposées par des gestionnaires (agences ou offices de l’eau, agences régionales de santé, …).
 
Il est important de préciser qu’il était demandé aux laboratoires de transmettre des données de stabilité de la substance à l’exclusion de toute procédure de stabilisation de l’échantillon et autre compensation (ajout d’étalon interne par exemple). L’ajout d’agent neutralisant du chlore (par exemple thiosulfate de sodium), n‘était pas considéré comme une procédure de stabilisation des échantillons. Pour ce travail, les réponses des laboratoires devaient être basées sur des données  expérimentales, acquises dans les laboratoires et non sur des données issues de la bibliographie. Il était également demandé aux laboratoires d’identifier, le cas échéant, d’autres substances pour lesquelles ils auraient identifié une instabilité.
La stabilité des substances organiques dans les échantillons d’eau dépend de nombreux paramètres (hydrolyse, photolyse, dégradation bactérienne,…). Dans ce travail, lorsque des données bibliographiques issues de la base de données PPDB ont été considérées, seules les données d’hydrolyse ont été prises en compte. Elles permettent d’avoir une appréciation de la stabilité minimale de la molécule quel que soit le milieu (eau de surface, eau souterraine). Les autres processus mis en jeu ne pourraient qu’accentuer la dégradation/transformation de la molécule.
 
Cette note, à destination des acteurs de la surveillance des milieux aquatiques (donneurs d’ordre, gestionnaires et laboratoires), présente la méthodologie appliquée, ainsi que les résultats obtenus. Plusieurs niveaux de lecture sont possibles pour ce document. D’une part, pour les laboratoires, il permet de prendre connaissance de certains délais de stabilité et données relatives à la stabilité des substances de l’enquête. Pour les gestionnaires, cette étude permet d’apporter des  informations sur la persistance de certaines substances et de s’interroger sur l’intérêt à les suivre si elles se dégradent rapidement.
 
 

[1] P. Moreau, J. Ghestem, S. Lardy-Fontan, C. Rosin, Délais de conservation avant analyse des échantillons d'eau - Restitution de l'enquête Aquaref-Anses - Rapport Aquaref-Anses, 2021, 2021.
 
 
Auteur(s): 
Moreau P., Ghestem JP., Lardy-Fontan S, Rosin C.
Nom de l'institut: 
BRGM, LNE, ANSES
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Substances instables dans les échantillons d’eau Enquête Aquaref - ANSES auprès des laboratoires1.09 Mo