Etudes de stabilité de l’argent dans des échantillons d’eau de surface et d’eau souterraine

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Public
Année: 
2023
Depuis 2014, AQUAREF mène des actions régulières pour préciser les recommandations et exigences règlementaires ou normatives en termes de délai maximal avant analyse (DMAA) pour les substances à surveiller dans les eaux.
 
Au niveau national, la liste des substances règlementées est définie dans l’arrêté du 26/04/2022 établissant le programme de surveillance de l’état des eaux. Dans cet arrêté, l’argent (Ag) est inscrit dans les programmes de surveillance des eaux de surface en tant que substance pertinente à surveiller (SPAS). Il est également cité pour la première fois dans le projet de révision de la liste européenne des substances prioritaires. Il pourrait donc prochainement prendre un statut renforcé au sein de la surveillance règlementaire des masses d’eau.
 
Classiquement les éléments métalliques sont très stables en solution dès lors que de l’acide est ajouté à l’échantillon rapidement après échantillonnage. Cependant, parmi les métaux, l’argent a un comportement particulier. Cette étude a permis de tester la stabilité de l’argent dans des échantillons d’eau de surface et d’eau souterraine, dans différentes conditions notamment de délais, de température, et de réactifs de conservation.
 
Les essais ont été conduits suivant le fascicule de documentation FD T90-240. Sept échantillons ont été choisis pour les essais (2 échantillons d’eau de surface, 4 d’eau souterraine, et de l’eau ultrapure). Avec une conservation en milieu acide nitrique (HNO3) à hauteur de 0.5 % en volume (v), exigée dans la norme NF EN ISO 17294-2, 3 des 7 échantillons ont montré des diminutions de concentration de 40 à 100% à 14 jours et de 60 à 100% à 28 jours. Le délai maximum de conservation recommandés par la norme NF EN ISO 5667-3 (ne précisant pas l’ajout d’acide ?) qui est d’un mois ne semble donc pas pertinent : l’utilisation d’acide nitrique à hauteur de 0.5 % (v) s’avère insuffisante pour garantir de façon systématique la stabilité de l’argent sur cette durée. Une conservation au froid semble également défavorable à la stabilité de l’argent sans que cet effet soit systématique.
 
D’autres essais ont permis de tester une conservation des mêmes échantillons d’eau dans un milieu acide nitrique/acide chlorhydrique. Par l’ajout de 0.25 % (v) d’acide chlorhydrique et 0.25 % (v) d’acide nitrique, tous les échantillons étudiés dans ces conditions sont stables sur une période de 28 jours, que ce soit en stockant l’échantillon au froid et à l’obscurité ou à température ambiante et à la lumière.
 
Il reste que la chimie de l’argent en solution apparait comme très complexe. D’autres paramètres physico-chimiques ou facteurs peuvent influer sur cette stabilité et n’ont pas été investigués dans le cadre de cette étude. Ces résultats doivent donc être confirmés dans d’autres cadres et pour d’autres types d’échantillons mais d’ores et déjà ils conduisent à remettre en question les exigences des normes NF EN ISO 5667-3 et NF EN ISO 17294-2.
 
Auteur(s): 
Lafaurie N., Ghestem JP.
Nom de l'institut: 
BRGM
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