Résultats de l'essai inter-laboratoires "résidus de médicaments dans les eaux" rapport final 2012

Accès: 
Public
Année: 
2012

Ce rapport a été réalisé dans le cadre du programme d'activité AQUAREF de l'année 2012, sous l’action Amélioration des connaissances sur les substances émergentes (II-A-01). Cette action a pour objectif de permettre le suivi des connaissances sur les polluants émergents et les risques associés, de développer, harmoniser et diffuser les méthodes d’analyse des substances émergentes.

Dans le contexte de la surveillance des milieux aquatiques, il est nécessaire de mieux connaître les performances analytiques des laboratoires pour les substances émergentes. Dans ce cadre la réalisation d’un essai interlaboratoires pour la recherche des résidus de médicaments dans les eaux a été proposée en 2010 et l’essai s’est déroulée en 2011. Cette étude a donné lieu à l’émission d’un cahier des charges [Amalric, 2011] et d’un rapport sur la préparation et la mise en œuvre de l’essai [Amalric et al., 2011]. Le présent document présente les résultats de l’essai d’intercomparaison.

L’essai portait sur 3 échantillons d’eau souterraine naturelle de niveaux de concentration différents, contenant jusqu’à 11 molécules, 3 hormones et 8 résidus médicamenteux de famille thérapeutique différentes, ainsi  qu’une solution de référence en solvant contenant l’oxazépam, le diclofénac et la carbamazépine à 50 µg/L afin de vérifier la justesse et la fidélité des analyses instrumentales.

La majorité des 30 laboratoires participant a quantifié le métoprolol, le sulfaméthoxazole, le diclofénac, le kétoprofène et l’aténolol (85 à 91% des laboratoires selon les molécules). En revanche, seulement 55 et 58% des participants ont recherché l’oxazépam et l’ibuprofène, respectivement. Les hormones ont été quantifiées par 42 à 52% des laboratoires.

Les résultats montrent des coefficients de variation de l’ordre de 20% pour le niveau de concentration de 100 ng/L et de l’ordre de 25% pour le niveau de concentration de 25 ng/L qui s’inscrivent dans la lignée des dosages de micropolluants organiques plutôt reproductibles. Un progrès a été constaté entre l’essai de l’Anses en 2009 et celui-ci, avec des coefficients de variation plus resserrés en général. Ces niveaux de concentration sont donc mesurables par la profession. En revanche, vouloir doser des valeurs très basses pour les médicaments (< 10 ng/L) et pour les hormones (? 2 ng/L) apparaît encore difficile à l’échelle interlaboratoires.

Les limites de quantification varient d’un facteur 10 à 50 selon les molécules entre les laboratoires. 

Les résultats de la solution de référence montrent que 2/3 des laboratoires  présentent une bonne maîtrise, exactitude des mesures. Le tiers restant est constitué d’une population présentant des problèmes de fidélité de mesure (importante dispersion des réplicats) et d’une population présentant  des problèmes de justesse de mesure associé ou non à des problèmes de fidélité.

L’incertitude de mesure relative élargie estimée par les laboratoires se situe aux alentours de 25% pour une concentration de l’ordre 100 ng/L ; cependant l’examen des données relatives à la détermination des incertitudes montre que les estimations faites par les laboratoires ne sont pas toujours très fiables, et sous-estimées pour 1 laboratoire sur 3. Pour certains laboratoires il existe une très nette incohérence entre les niveaux d’incertitude revendiqués et les critères de performances démontrés dans l’essai.

Cette étude montre l’importance des essais interlaboratoires et de leur pratique régulière, pour connaître le niveau de fidélité d’une analyse et permettre aux laboratoires de progresser dans leur pratique quotidienne. 

Auteur(s): 
L. Amalric, P. Bados, R. Charpentier, S. Lardy-Fontan et M.-P. Strub
Nom de l'institut: 
BRGM
Fichier attachéTaille
Essai interlaboratoires "Résidus de médicaments dans les eaux"1.96 Mo