Méthode pour la mesure de pH des eaux marines - Note de positionnement

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Public
Année: 
2019
 
En Europe, et par conséquent en France, la surveillance du milieu marin est encadrée par deux directives : la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) et la Directive Cadre pour l’Eau (DCE).
La DCSMM, adoptée en 2008, établit un cadre d’action pour l’ensemble des mers européennes depuis les eaux côtières jusqu’aux limites des deux cents milles de ZEE (Zone Economique Exclusive), soit environ 370 km. Parmi les paramètres physiques et chimiques du milieu marin, l’annexe III de la DCSMM indique la nécessité de disposer, entre autres de « profils de pH ou information équivalente permettant de mesurer l’acidification du milieu marin ».
La DCE, adoptée en 2000, définit la politique communautaire des milieux aquatiques, incluant les eaux dites de transition (lagunes, estuaires) et les eaux marines côtières à un mille du trait de côte. La place de pH dans ce texte réglementaire est peu explicite. En France, l’arrêté du 17 octobre 20181 établissant le programme de surveillance de l'état des eaux ne mentionne pas le pH comme paramètre à analyser. Il est donc à noter que le cadre réglementaire peu précis concernant le paramètre pH rend difficile la définition des critères de performance à cibler et donc le protocole à utiliser.
 
Depuis sa publication en 2008, et compte tenu de demandes d’accréditation des laboratoires sur cette norme pour les eaux marines (malgré l’absence de cadre réglementaire explicite), la norme a fait l’objet de nombreuses discussions dans les commissions AFNOR concernées.
 
Une note publique est en cours de rédaction au sein de la commission AFNOR T91B « Eaux - physico-chimie de base » pour notamment formaliser la proposition de la France de réviser, lors des procédures de consultation de révision systématique de la norme, une adaptation d’un des contrôles qualité. Cela concerne plus précisément la modification du critère pour la validation de l’étalonnage de l’électrode de pH (§9.2 de la norme « Etalonnage et réglage de l’équipement de mesure »). Ce critère est fixé dans la norme à 0,03 et l’extension à 0,05 est proposée par la France. Cette pratique est déjà admise par le Cofrac dans le cadre de l’accréditation de la mesure du pH selon la norme NF EN ISO 10523. Par ailleurs, ce critère est suffisant dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux, car il permet de satisfaire les exigences de l’arrêté du 19 octobre 2017 5 soit une incertitude de la mesure de pH de 0,2.
La demande d’élargissement du domaine d’application de la norme NF EN ISO 10523 au domaine des eaux marines, initialement proposée par la commission T91G « Analyse des eaux marines », est actuellement à l’étude.
 
L’objectif de cette note Aquaref est de présenter des éléments permettant de discuter les conséquences d’une utilisation de la norme NF EN ISO 10523 « Qualité de l’eau – Détermination du pH » pour des eaux ayant une salinité pratique supérieure à 12. En effet, la norme NF EN ISO 10523 « Qualité de l’eau – Détermination du pH » s’applique aux eaux de surface dont la salinité pratique, calculée à partir de la limite maximale de conductivité indiquée dans le §1 « Domaine d’application », est inférieure à 12. Cette limite couvre les eaux douces et partiellement les eaux de transition. Ces dernières sont caractérisées par des salinités pratiques variables de 5 à 35, du fait des apports continentaux importants et des courants bidirectionnels dus à la marée.
 
 
 
Auteur(s): 
Stoïca D., Fisicaro P., Salvetat F. avec la participation de Guigues N.
Nom de l'institut: 
LNE, IFREMER
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