Impact de la nature du matériel d'échantillonnage sur les données de surveillance des phtalates, des alkylperfluorés et des alkylphénols en eau souterraine

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Année: 
2014

Dans le cadre des programmes de surveillance environnementale, les opérations d’échantillonnage en eau souterraine nécessitent souvent des opérations de pompage qui impliquent un contact - plus ou moins prolongé - entre l’échantillon d’eau et différents matériels intermédiaires dont par exemple les tuyaux de pompage. Le travail présenté s’inscrit dans le programme d’action AQUAREF pour l’année 2014. Il est réalisé par le BRGM dans le cadre de conventions de partenariat avec l’ONEMA. Il a été réalisé sur le même principe qu’une précédente étude, menée en 2012 (Ghestem, 2012). L’objectif du travail présenté dans ce rapport est de consolider les conclusions établies lors de la précédente étude, mais également d’apporter des informations complémentaires sur d’autres familles chimiques d’intérêt.

Les essais ont eu pour principale action de rechercher les contaminations apportées par différents types de matériels utilisés lors du prélèvement (tuyaux de pompage essentiellement). Dans ce travail, trois familles de substances chimiques ont été suivies, soit 33 substances. Il s’agit de phtalates, alkylphénols et des alkylperfluorés, qui sont des substances utilisées dans de nombreuses applications industrielles, notamment les industries des plastiques et des polymères et qui sont susceptibles d’être présentes dans les matériaux utilisés pour les prélèvements. Certaines des substances retenues font partie des programmes de surveillance réglementaires, ou seront prochainement intégrées à ces programmes. Les résultats obtenus lors de la campagne exceptionnelle réalisée en 2011 (Lopez and Laurent, 2013) ont également mis en évidence la présence de ces substances à des concentrations pouvant dépasser 0,1 ?g/L. Pour ce travail, deux campagnes de prélèvements ont eu lieu sur un ouvrage de type piézomètre. Elles ont consisté à réaliser, suivant les bonnes pratiques d’échantillonnage en eau souterraine, des échantillonnages successifs avec différents types de tuyau. Pour cela, une pompe immergée, associée aux tuyaux à tester, a été utilisée et une purge de l’ouvrage a été réalisée avant le prélèvement.

Les résultats obtenus montrent que, dans le cadre des trois familles de substances ciblées, l’impact du matériel d’échantillonnage (composition et origine du tuyau de prélèvement) est faible. De plus, pour 85% des substances suivies dans ce travail, les concentrations mesurées sont faibles, en deçà des limites de quantification cibles pour la surveillance de ces substances, exception faite de DiBP, DEP et 4NP. Pour DiBP et DEP, des concentrations dépassant 200 ng/L ont été mesurées dans plusieurs échantillons, et les résultats obtenus au cours des deux campagnes présentent une variabilité importante. Pour 4NP, ces travaux montrent une réelle difficulté pour le respect d’une concentration à 30 ng/L dans le cadre de la surveillance des eaux souterraines, comme cela est prévu dans la révision de la réglementation. En effet, des contaminations au moment du prélèvement et/ou de l’analyse ont été observées dans ces travaux.

Egalement, malgré les précautions prises tout au long de la chaine analytique, des contaminations ponctuelles au moment de l’échantillonnage et/ou de l’analyse ont pu avoir lieu. Enfin, une variabilité importante a pu être mise en évidence, dans certains cas, entre les deux échantillons prélevés en fin de purge, dans des conditions identiques. Cela montre la complexité de la chaine analytique pour la surveillance de telles substances.

Auteur(s): 
P. Moreau et JP. Ghestem
Nom de l'institut: 
BRGM
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