Impact de l’étape d’échantillonnage sur la qualité de la mesure du diclofénac dans les eaux de surface

Les opérations d’échantillonnage d’eau, notamment dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), impliquent un contact plus ou moins prolongé entre l’échantillon d’eau et différents matériels intermédiaires (ex : seau). Les risques de contamination lors de l’étape d’échantillonnage peuvent être multiples (ex : matériel non suffisamment nettoyé, non inerte vis-à-vis des substances recherchées, substance apportée par l’opérateur) et impacter la fiabilité des données. Le travail présenté complète les études déjà réalisées dans le cadre d’AQUAREF sur les eaux souterraines, les eaux de surface et les eaux de rejets. L’objectif du travail présenté dans ce rapport est de déterminer l’impact d’utilisation de crèmes anti-inflammatoires par les opérateurs, lorsque qu’ils réalisent des échantillonnages en eaux de surface (cours d’eau), sur les données de surveillance d’une substance prioritaire du type pharmaceutique. Le diclofénac a été choisi car c’est un antiinflammatoire non stéroïdien, largement diffusé dans la pharmacopée mondiale sous diverses appellations. Il est préconisé par exemple pour le traitement de douleurs, d’entorses, de contusions, de tendinites et pourrait être utilisé par des opérateurs d’échantillonnage.

Deux campagnes ont été réalisées dans le cadre de cette étude. Une première a été réalisée au laboratoire, à partir d’une eau de référence (Evian®) et d’eau superficielle (utilisée pour les contrôles qualité du laboratoire). La seconde a été menée sur l’eau superficielle d’une station de référence du Réseau de Contrôle de Surveillance (RCS). L’ensemble des essais a été réalisé conformément aux bonnes pratiques d’échantillonnage.

Deux pratiques d’application de la pommade par l’opérateur d’échantillonnage ont été testées : application, puis lavage des mains (pratique recommandée sur la notice du médicament) ; et application sans lavage des mains. Dans le cas de l’application suivie de lavage des mains, les contaminations ne sont pas systématiques et sont moins importantes (comprises entre 0,004 et 0,017 ?g/L), mais peuvent dépasser la LQ réglementaire qui est de 0,01 ?g/L. Lors d’une application non suivie par un lavage des mains, la contamination est systématique et à des concentrations comprises entre 0,022 et 0,094 ?g/L, qui sont bien supérieures à la LQ réglementaire.
Tous les essais ont été réalisés avec des gants nitrile. Cependant, les résultats montrent que le port des gants nitrile ne permet pas de s’affranchir de ce risque de contamination.

Une seule application étant suffisante pour engendrer des risques de contamination des échantillons, il est indispensable de sensibiliser les opérateurs de prélèvement au risque de contamination lors de l’utilisation de crèmes ou de gels contenant des anti-inflammatoires. Un des moyens pour réduire la contamination est l’utilisation systématique de gants nitrile.