Evaluation de l’impact de la fraction analysée et de la filtration pour la surveillance : analyse critique des approches et méthodologies

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Public
Année: 
2019

 

La pertinence de la surveillance DCE et surtout de l’interprétation des données et des mesures de gestion consécutives reposent entre autres sur la sélection de matrices/supports/fractions de surveillance appropriés. Ces choix s’appuient sur la prise en compte de différents facteurs : objectifs de la surveillance, nature des paramètres/substances à surveiller et enfin difficultés/capacités techniques et analytiques. Que ce soit pour les substances prioritaires, les polluants spécifiques de l’état écologique et encore plus pour les substances pertinentes ou les substances suivies de manière volontaire par les Agences et Offices de l’eau, de nombreuses questions demeurent pour les substances organiques, notamment en lien avec les exigences de mesure sur eau brute. En 2016, AQUAREF a déjà formulé une analyse au travers de la note de position « Note de position Fraction à analyser pour le support « Eau » dans le cadre de la surveillance des polluants organiques en contexte DCE.»
 
Pour consolider cette position, une action méthodologique et technique dont l’objectif initial était d’aboutir à la mise en place d’une méthodologie pour soutenir des positions techniques (règlementaires) sur une éventuelle dérogation à la surveillance de substances sur eau totale (telle qu’elle est exigée dans la règlementation) a été menée en 2018 et 2019.
A l’issue du travail réalisé en 2019 qui complète les premiers éléments de conclusions du travail 2018 ; il peut être conclu que :
  • L’utilisation des données des bases de données (BDD) de surveillance, bien que source d’amélioration des connaissances pour établir ou supporter des recommandations, ne permet pas de s’affranchir de travaux spécifiques. Cependant, l’amélioration de la qualité des données bancarisées (fraction analysée compatible avec les techniques d’analyses mises en oeuvre notamment) et la complétude des métadonnées nécessaires (champ méthode notamment) permettraient une exploitation future optimisée.
  • Il ne parait pas possible de s’affranchir à ce stade et sur la base des connaissances disponibles, de travaux méthodologiques de laboratoires pour acquérir des informations sur les propriétés physicochimiques manquantes ou plus robustes. Considérant la complexité de ces travaux, il est évident qu’ils ne peuvent être menés par un laboratoire seul et qu’il doivent avant tout être confiés à des laboratoires experts ou réseau de laboratoires et conduits selon des études spécifiques encadrées méthodologiquement et sur la base de méthodes de mesure validées.
  • Il est critique que les laboratoires mettent en oeuvre des méthodes validées et le démontrent sur une base d’éléments objectifs et selon des méthodologies éprouvées telles que recommandées dans ce document. Ceci doit s’appliquer aussi bien au niveau des méthodes internes que des normes.
  • Sur le sujet de la normalisation, bien que cette problématique de validation des méthodes soit partagée par plusieurs experts, son portage au sein des normatifs est à ce jour complexe.
  • A la suite des échanges avec les deux laboratoires de référence ISSeP et Rijkswaterstaat (action D3 du programme 2019), AQUAREF sort conforté dans l’intérêt de poursuivre cette réflexion au niveau européen, car c’est aussi une préoccupation forte exprimée par ces deux laboratoires. Le manque de lisibilité sur les données actuellement restituées au sein des programmes de surveillance est susceptible de présenter un biais non quantifiable et d’engendrer des manques de comparabilité. La révision de la Directive qui devrait s’engager à court terme devra clarifier les exigences sur la question des fractions de surveillances des substances organiques.
  • Les éléments techniques obtenus n’ont pas permis d’aboutir à la proposition d’une liste nationale de substances pour lesquelles l’analyse sur eau brute ne serait plus exigée.
     
Auteur(s): 
Lardy-Fontan S., Amalric L., Devau N., Lestremau F.
Nom de l'institut: 
LNE, BRGM, INERIS
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