Substances candidates de la directive 2008/105/CE : méthodes d’analyse disponibles et capacités analytiques des laboratoires

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Année: 
2009

Le bon état chimique d’une masse d’eau est défini par la Directive Cadre sur l’Eau (Directive 2000/60/CE) à partir des concentrations de 41 substances prioritaires. La liste de ces 41 substances est donnée dans l’annexe X de la directive 2000/60/CE et depuis 2008 par la directive 2008/105/CE qui précise également les normes de qualité environnementale auxquelles les concentrations de ces substances doivent être comparées afin de définir l’état chimique de la masse d’eau pour la substance considérée.

La DCE prévoit que la liste des substances prioritaires soit revue régulièrement. Dans cet objectif, la directive 2008/105/CE établit une liste de 13 substances potentiellement candidates à devenir « substances prioritaires ». La commission européenne doit faire des propositions pour la révision de la liste et notamment pour la prise en compte ou pas de ces 13 substances avant le 13 Janvier 2011. Ces substances « candidates » sont pour certaines des substances dont les méthodes d’analyse sont encore peu répandues dans les laboratoires français ou pour lesquelles il n’existe pas de méthode normalisée. Avant de lancer des programmes de surveillance exploratoires de ces substances, ce rapport fait une synthèse des méthodes d’analyse disponibles pour les matrices eaux et sédiments et des capacités analytiques des laboratoires français.

Outre des généralités sur chaque substance, les principales données qui ont été recherchées pour rédiger ce rapport sont :

  • le nombre de laboratoires agréés ou accrédités,
  • les méthodes d’analyses normalisées,
  • les méthodes et les limites de quantification déclarées par les laboratoires,
  • les outils de contrôles qualité et notamment les essais interlaboratoires,
  • les exigences analytiques actuelles des agences de l’eau concernant la surveillance de ces substances (de façon non exhaustive quelques informations concernant des programmes de surveillance existant actuellement pour les eaux de surface sont également données). Les normes de qualité disponibles ont également été répertoriées.

L’exploitation des données sur ces 13 substances met en évidence des différences en ce qui concerne les capacités analytiques et les connaissances sur la présence de ces substances au plan national.

Pour le glyphosate, l’AMPA, le dicofol, la bentazone et le mécoprop, des données de surveillance nationale existent déjà. Des méthodes d’analyse normalisées existent et le nombre de laboratoires pratiquant les analyses dans le cadre de l’accréditation est important. Pour les PCB et les cyanures libres, des données de surveillance existent également et le nombre de laboratoires accrédités est également important mais pour des niveaux de concentrations bien supérieurs aux exigences des normes de qualité provisoires. L’analyse des PCB-DL est à l’inverse peu pratiquée et les congénères suivis au niveau national sont différents d’une région à l’autre.

Très peu de laboratoires sont accrédités pour l’analyse des substances bisphénol A, EDTA, PFOS, dioxines, quinoxyfène. Les quelques laboratoires pratiquant ces analyses notamment dans le cadre de l’accréditation déclarent des limites de quantification en accord avec les normes de qualité provisoires quand elles existent. La capacité analytique nationale devrait pouvoir s’accroitre assez facilement à l’exception probablement des dioxines compte tenu du coût associé à la mise en place de la méthode.

Enfin, pour le musc xylène, la pratique est très faible voire inexistante et aucun laboratoire ne pratique l’analyse dans le cadre de l’accréditation. Pour la matrice sédiment, pour toutes les substances candidates à l’exception des PCB, les méthodes d’analyse sont inexistantes. Les capacités des laboratoires sont très faibles. Quelques laboratoires pratiquent ces analyses mais hors accréditation. Seuls les PCB-indicateurs sont largement analysés par les laboratoires sous accréditation.

Dans le cadre de ce rapport un choix de molécules concernant la famille de PCB est proposé. Ce choix devra être discuté et validé. Le paramètre cyanures libres est également source de confusion en ce qui concerne sa définition ainsi que les méthodes à utiliser. En fin de rapport un tableau de synthèse est proposé. Ce tableau récapitule pour chaque substance les principales informations extraites du rapport. Il propose également une information qualitative relative aux capacités analytiques actuelles au niveau français des laboratoires pour le suivi de ces substances (capacité FAIBLE, MOYENNE, FORTE).

Cette information est simplifiée et prend en compte de façon globale, les données suivantes :

  • nombre de laboratoires accrédités et/ou agréés,
  • disponibilité de normes analytiques,
  • disponibilité d’essais interlaboratoires
Auteur(s): 
AMALRIC L; GHESTEM JP
Nom de l'institut: 
BRGM
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Substances candidates826.79 Ko