Développement d’une méthode d’analyse des alkylbenzène sulfonates linéaires (LAS) dans les eaux de surface brutes

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Public
Année: 
2020

 

Les alkylbenzène sulfonates linéaires (LAS) sont des surfactants anioniques utilisés dans de nombreuses applications telles que les produits de soins personnels (shampoings, savon, dentifrice...) et les  produits ménagers (liquide vaisselle, produits nettoyants…).
Lors de la campagne « Emergents Nationaux » de 2018, consacrée à la recherche de polluants d’intérêt émergent dans les milieux aquatiques français, ils ont été classés comme substances fortement critiques dans les eaux et les sédiments. Au moment de la rédaction de ce document, ces substances sont ainsi fortement recommandées pour être intégrées dans la liste des Substances Pertinentes à Surveiller (SPAS).
Leur mesure dans les milieux aquatiques est cependant complexe. En effet, ils se présentent sous la forme de mélanges de congénères avec des longueurs de chaines alkyles variées. De plus, étant des substances ubiquistes, de nombreux problèmes de contamination peuvent survenir lors du processus analytique. Enfin, la méthode mise en oeuvre lors de l’étude Emergents Nationaux était pour l’analyse de la fraction dissoute des eaux alors que, pour les substances organiques, la surveillance réglementaire est exigée sur l’eau brute (avec matières en suspension).
Cette étude visait donc à développer une méthode pour la mesure des LAS dans des eaux de surface brutes.
Une optimisation de la méthode d’analyse, au niveau de l’étape de chromatographie, en utilisant une colonne de « décalage », a permis de séparer les LAS provenant de la contamination du système des LAS provenant des échantillons.
L’analyse des étalons analytiques a fait apparaitre de nombreuses difficultés et ambiguïtés potentielles sur la nature des étalons et leur nomenclature.
Un protocole a été développé pour la mesure des LAS dans l’eau brute, via une séparation des phases particulaire et aqueuse. Cette méthode présente un niveau de contamination des blancs aux alentours de 100 ng/L pour les LAS les plus fréquents (LAS C11 et LAS C12). Différents essais ont été effectués sur les eaux, solvants ou filtres utilisés mais n’ont pas permis de déterminer précisément les origines des contaminations observées lors la mise en oeuvre de cette méthode.
Avec l’étalon interne utilisé, les performances obtenues en matière de rendement relatifs, après soustraction des concentrations mesurées dans les blancs, décroissent progressivement selon la longueur de la chaine alkyle, de 80 % pour le LAS C10 à 20 % pour le LAS C14. Les pertes pour les composés les plus lourds sont supposées provenir particulièrement de l’étape de filtration.
Des travaux ultérieurs vont être mis en oeuvre afin d’améliorer et valider la méthode et déterminer spécifiquement les limites de quantification atteignables avec cette méthode.
 
Auteur(s): 
Beaumont J., El-Masri A., Lestremau F.
Nom de l'institut: 
INERIS
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