Constats observés lors de la comparaison interlaboratoires Pesticides 2013 et actions à entreprendre

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2013

Une comparaison interlaboratoires (CIL) a été organisée en 2013 sur les pesticides dans des eaux naturelles. Les pesticides étudiés faisaient partie des listes de la directive 2000/60/CE et de la directive 2013/39/EU.

Les niveaux de concentration visés pour cette CIL ont été les normes de qualité environnementales (NQE) et les limites de quantification définies dans l’avis du 21 janvier 2012.

Cette comparaison interlaboratoires avait pour objectif de connaître au niveau national, la performance des laboratoires participants sur des matériaux d’essais faiblement dopés en pesticides.

Elle était également destinée à vérifier la capacité des laboratoires à atteindre les limites de quantification de l’agrément des laboratoires (avis du 21 janvier 2012) et à tester les performances des laboratoires sur les nouvelles substances pesticides de la directive 2013/39/EU.

Les premiers enseignements de cette CIL sont que :

• Les laboratoires agréés n’ont pas tous amélioré leur LQ au regard de l’avis du 21/01/2012. Les LQ annoncées par les laboratoires sont celles exigibles jusqu’en juillet 2013 pour les substances classiques suivantes : aldrine, dieldrine, endrine, isodrine et pp’DDT. Pour ces 5 substances, 8% à 20% des laboratoires participants ont une LQ supérieure à celle de la LQ agrément (aldrine : 8%, dieldrine : 12%, endrine : 20%, isodrine : 12% et pp’DDT : 16%).

• Les laboratoires parviennent tous à atteindre la LQ agrément pour les 2 pesticides suivants : atrazine et simazine, ce qui est normal puisque la LQ n’a pas changé avec le nouvel avis.

• Les intervalles de confiance relatifs (incertitude) sont très élevés [compris entre 39% (atrazine) et 255% (cyperméthrine)] sur le matériau d’essai « Eau naturelle 1 » du fait que les concentrations visées étaient comprises entre les LQ agrément exigibles avant juillet 2013 et après juillet 2013 (cf tableau 3). Par contre, les intervalles de confiance relatifs (incertitude) sont plus faibles [compris entre 38% (chorfenvinphos) et 109% (cyperméthrine)] sur le matériau d’essai « eau naturelle 2 » où les niveaux de concentration sont 2 à 10 fois plus importants que pour le matériau d’essai « eau naturelle 1 » (cf tableau 3).

• Des problèmes d’instabilité sur la substance dichlorvos ont été observés lors de la comparaison interlaboratoires. Cette substance s’est dégradée très rapidement avec une perte de 50% au bout de deux jours et a été identifiée comme instable. 

 A ce jour, peu de laboratoires sont en capacité d’analyser les nouveaux pesticides aux teneurs des normes de qualité environnementales (directive 2013/39/EU). Les LQ obtenues par la majorité des laboratoires sont encore supérieures aux NQE exigées pour les substances dichlorvos, somme heptachlore, heptachore époxyde et cyperméthrine. Pour le dichlorvos, un seul laboratoire rend une LQ plus faible (0,1 ng/L) que la norme de qualité environnementale (0,6 ng/L). Pour la somme heptachlore, heptachlore exo epoxyde, la plus faible des LQ rendues (0,1 ng/L) est encore 500 fois plus élevée que la norme de qualité environnementale demandée (NQE=0,0002 ng/L). Pour la cyperméthrine, la plus faible des LQ rendues (0,1 ng/L) est légèrement supérieure à la norme de qualité environnementale demandée (NQE=0,08 ng/L).

Il est donc primordial de poursuivre les efforts sur les pesticides que ce soit au niveau des organisateurs de comparaisons interlaboratoires qu’au niveau des laboratoires travaillant dans le cadre des réseaux de surveillance de la Directive Cadre sur Eau.

Auteur(s): 
B. LEPOT, N. HOUEIX
Nom de l'institut: 
INERIS
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