Comparabilité et qualité des données : stratégie pour une traçabilité des mesures

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Public
Année: 
2011

POURQUOI FAUT-IL DES DONNEES COMPARABLES ?


- La comparaison des données entre elles (par station, par plan d’eau, par bassin, par pays, etc), ou par d’autres critères de tri, est l’objectif de la surveillance de l’état chimique et de l’état écologique des milieux aquatiques, en application des directives européennes.
L’opposabilité des données repose peu ou prou sur la garantie de la comparabilité des
données.
- L’obtention de ces données a été rendu possible en échange de beaucoup d’opérations et
d’intervenants, engendrant chaque année un coût très élevé.
- Leur utilisation permet de prendre des décisions à tous les niveaux de leur traitement et
lecture, par les différents acteurs concernés.
C’est dire l’importance d’être assuré que ces données sont fiables pour l’usage qui va en être
fait.


DES DONNEES COMPARABLES, QU’EST-CE QUE C’EST ?


- Pour qu’elles soient réellement comparables, les données doivent avoir une qualité démontrée
dont le niveau final mais pas ultime est leur exactitude et une connaissance de l’incertitude
associée.
- Des outils de contrôle qualité existent tout au long de la chaîne d’acquisition et de traitement
des mesures faites dans le milieu aquatique.
- L’ultime condition est que ces données doivent être traçables, par une chaîne ininterrompue
d’étalonnages, au Système International des Poids et Mesure (SI).
- Des outils existent là également et sont souvent très voisins de ceux utilisés pour le contrôle qualité. La différence est la condition de la traçabilité métrologique.


VOS DONNEES SONT-ELLES COMPARABLES ?


Avons-nous une quelconque garantie que toutes les données actuellement disponibles ou en cours d’acquisition pour le bilan de la surveillance des milieux aquatiques respectent ces 3 conditions ?
Nous n’en sommes pas convaincus.
Ce document permet de comprendre l’enjeu que ce sujet représente pour la déclaration et l’exploitation des données produites chaque année, au vu des objectifs et matrices imposés par les directives européennes mère et filles qui chapeautent la surveillance des milieux aquatiques.


UN ETAT DES LIEUX


Pour cela, ce document explique ou illustre dans 3 parties successives, les concepts et définitions relatives aux 3 conditions à remplir pour la comparabilité des données entre elles, puis la réelle disponibilité des outils matériaux de référence certifiés (et essais inter laboratoires) nécessaires pour y parvenir, enfin identifie les besoins à satisfaire par rapport à la surveillance.

UNE STRATEGIE


Etant donné que tous les besoins en matériaux de référence certifiés et en essais inter laboratoires ne peuvent être comblés aux motifs de la complexité technique pour certaines substances (organiques et en matrices) et des coûts qu’ils engendreraient à produire, les auteurs proposent ensuite une stratégie pour améliorer progressivement la situation constatée.
Cette stratégie privilégie deux angles d’attaques : distribuer des solutions étalons certifiées aux opérateurs analystes, fournir des valeurs de référence dans les essais inter laboratoires, pour des susbtances n’en disposant pas et de grand intérêt compte tenu des difficultés reconnues de leur
analyse, basés sur une analyse et une priorisation des besoins.
Cette dernière, second aspect de la stratégie, se fonde sur un bilan avec les analystes de leurs compétences analytiques, des outils existants et convenables, en face d’un groupe de caractéristiques des substances permettant de réunir plusieurs molécules dont l’analyse serait équivalente (mêmes étapes analytiques, caractéristiques polarité, masse molaire et de solubilité similaires), et dont chaque opérateur en posséderait la maîtrise démontrée. L’objectif annuel et renouvelé serait de fabriquer les solutions étalons certifiées ou de fournir les valeurs de référence de certaines substances représentatives d’une catégorie de compétences, pour considérer que toutes les substances de cette catégorie respectent les 3 conditions de la traçabilité métrologieque, et seraient donc de qualité comparable.


UN ECHANGE EUROPEEN


Une partie de cette stratégie découle de celle qui se met en place au niveau des instituts métrologiques internationaux, confrontées à la même difficulté du nombre croissant de composés d’intérêt. C’est pour cela que les travaux proposés dans ce document ont aussi un volet contact/échange avec les structures européennes métrologiques et DCE : Euramet, CMEP, JRC pour que la hiérarchisation/priorisation soit une vision européenne et pas seulement nationale. En effet, en amont des outils à disséminer, il y aura un développement important à faire, mobilisant des moyens très coûteux.


UNE COMMUNICATION


De même, les auteurs sont convaincus que cette stratégie nécessite un important travail de communication et de sensibilisation de tous les acteurs de la filière surveillance, à tous niveaux, afin que les concepts soient acceptés et que les choix à faire soient partagés. C’est d’ailleurs cette phase de la stratégie qui sera initiée en 2012, avec une démonstration à travers la fourniture de solutions étalons et de valeurs de référence des essais interlaboratoires.

Auteur(s): 
P.FISICARO, B.LALERE, J.CABILLIC, S. LARDY-FONTAN, F. GANTOIS, N.GUIGUES, R. CHAMPION, G.LABARRAQUE
Nom de l'institut: 
LNE
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