Application d'un protocole de vérification d'une limite de quantification dans la matrice sédiment : cas des métaux

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Public
Année: 
2016

 

L’arrêté du ministère en charge de l’environnement du 07/08/2015 met en avant la matrice sédiment comme support pertinent pour la surveillance de la qualité des masses d’eau et cite 82 substances à y rechercher. L’avis agrément du 14/04/2018 précise pour chaque substance les limites de quantification exigées. Parmi ces 82 substances, on compte une proportion importante de substances de la famille des métaux et métalloïdes (24 substances). Pour être accrédités et agréés pour réaliser ces analyses de surveillance, les laboratoires doivent valider leur méthode et notamment démontrer leur capacité à atteindre les limites de quantification réglementaires. Les pratiques concernant ces validations sur support « sédiment » sont diverses et ne sont pas harmonisées.
 
Cette étude a comme objectif de tester le protocole de validation d’une limite de quantification (LQ) proposé par AQUAREF en 2014. Elle a également comme objectif de vérifier la faisabilité de l’atteinte des LQ exigées dans l’avis agrément du 14/04/2018 sur la base de ce protocole.
 
L’étude a été réalisée sur la famille des métaux après mise en solution par eau régale et micro-onde et analyse par ICP-MS. Les plans d’essai décrits dans le protocole de validation AQUAREF 2014 ont été appliqués. Ils ont permis de vérifier sa pertinence et, compte tenu des quelques difficultés d’application, des recommandations d’adaptation sont formulées, ainsi que des propositions pour une adaptation des LQ de l’avis agrément sur quelques éléments.
 
Ainsi, pour le fer et l’aluminium compte tenu des concentrations très élevées à rechercher dans les échantillons, la validation des LQ de l’avis agrément et leur atteinte en condition de routine se sont révélées nécessiter des précautions importantes en termes de maîtrise des blancs. Ces précautions ne semblent pas utiles et cette étude amène à proposer de reconsidérer les valeurs de LQ de l’avis agrément. Les LQ pour d’autres éléments constitutifs qui n’ont pas posé de difficulté dans le cadre de cette étude pourraient également être reconsidérées (Mn, Ti par exemple) sur le modèle de Al et Fe. Pour les autres éléments et compte tenu des quelques limites et réserves sur le protocole de validation, les LQ de l’avis agrément semblent accessibles.
 
Les principales difficultés d’application du protocole de validation ont concerné la recherche d’échantillons de sédiment pouvant être utilisés pour les plans d’essai. D’autres difficultés ont concerné la constitution d’échantillons « synthétiques » prenant en compte les principaux éléments constitutifs d’un échantillon de sédiment. Devant ces difficultés, les principales recommandations faites à l’issue de cette étude (et limitées au cas des métaux et d’une mise en solution à l’eau régale et d’une analyse par ICP-MS) sont de simplifier le protocole de validation. La simplification aurait pour objet de ne pas exiger de travailler sur des échantillons réels mais de proposer de travailler par défaut uniquement sur la solution de minéralisation dopée et de compléter les essais par une étude spécifique d’interférence. Sur la base de concentrations moyennes des sédiments français en quelques éléments constitutifs, une solution type de vérification des interférences pour la matrice sédiment est proposée.
 
Auteur(s): 
Amalric L., Ghestem JP., Conte T.
Nom de l'institut: 
BRGM
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