Stabilité des substances organiques dans les échantillons d'eau entre le prélèvemet et la prise en charge analytique

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Public
Année: 
2011

Les précautions mises en oeuvre pour limiter l’évolution des concentrations en contaminants organiques dans les échantillons d’eau consistent à réduire au maximum le temps entre les opérations de prélèvement et l’analyse. Or, les contraintes d’éloignement entre le site de prélèvement et le laboratoire d’analyse ainsi que les possibilités d’analyses du laboratoire ne permettent pas toujours de traiter les échantillons dans le laps de temps requis (parfois maximum 24 à 48h après le prélèvement). Les objectifs du présent rapport sont (i) de recenser les recommandations formulées dans les textes de références (normes ou guides techniques) pour les substances prioritaires de la Directive Cadre sur l’Eau puis (ii) de proposer des exemples concrets d’études de stabilité des contaminants organiques traces (résultats d’essais interlaboratoires et étude spécifiques sur les pesticides).

L’état des lieux réalisé sur les 41 substances de la Directive Cadre sur l’Eau met clairement en évidence une disparité entre les durées de conservation en fonction des textes de référence. Pour une substance donnée, les durées de conservation peuvent varier de 24 heures à 7 jours en appliquant les mêmes techniques de conservation.

Lors de l’organisation d’essais interlaboratoires, une étude de stabilité est menée sur les matériaux d’essai envoyés aux laboratoires participants afin d’évaluer l’instabilité éventuelle des substances
étudiées. La synthèse des résultats présentés pour différentes familles (hydrocarbures aromatiques polycycliques-HAP, phtalates, organoétains-OTC, chlorophénols, chloroalcanes, composés
organiques halogénés volatils-COHV, pesticides et polybromodiphényléthers -PBDE) montre que la plupart des familles de composés, à l’exception des chloroalcanes et PBDE, ne sont pas stables sur des durées de conservation au réfrigérateur variant de 4 à 15 jours. Toutefois, le peu de données disponibles pour chaque type de contaminant et matrice ne permet pas de généraliser les
conclusions. L’étude spécifique menée sur une sélection de pesticides permet de confirmer l’importance d’un traitement rapide de l’échantillon après prélèvement (24h à 48h) et met l’accent
sur l’influence du niveau de contamination : des échantillons plus fortement contaminés subissent une plus forte et plus rapide évolution. Par ailleurs, une étape de congélation des échantillons n’est
pas forcément néfaste pour le dosage des pesticides testés et permet même de limiter la dégradation de certains composés (flumioxacine).

Compte tenu de la complexité du sujet, aucune conclusion générale – si ce n’est rendre obligatoire le traitement des échantillons d’eau dans les 24h après le prélèvement - ne peut être tirée pour
l’ensemble des contaminants organiques. Tout document normatif devrait donc a minima afficher les conditions de conservation qui garantissent la stabilité des composés recherchés.

Auteur(s): 
C. Margoum, C. Guilllemain
Nom de l'institut: 
Cemagref
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Rapport stabilité substances organiques655.13 Ko