Les méthodes "lacs et plans d'eau"

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Les méthodes de bioindication adaptées aux lacs et plans d'eau sont encore en phase de développement. Jusqu'à présent, peu de protocoles existaient, et aucun n'était compatible avec les prescriptions de la DCE.

A l'heure actuelle, les seules méthodes formalisées pour ces catégories de masses d'eau pour une application dans le cadre de la DCE portent sur les compartiments végétaux (macrophytes et phytoplancton). Celles concernant les invertébrés et les poissons ne sont encore pas définies, ces travaux étant en cours à l'Irstea d'Aix-en-Provence.
 

Echantillonnage des macrophytes en plans d’eau.

Ce protocole a été développé en 2007 par l’équipe phytoécologie de l'Irstea de Bordeaux dans l’objectif de fournir une méthode d’échantillonnage des macrophytes en plans d’eau dans un format standardisé en lien avec la mise en œuvre de la Directive Européenne sur l’Eau. Cette méthodologie s'applique à tous les plans d'eau sur le territoire français dans lesquels les communautés de macrophytes sont considérées comme des indicateurs pertinents au sens de la DCE.

Les macrophytes concernés par ce protocole sont les hydrophytes (algues macroscopiques, ptéridophytes, bryophytes, phanérogames) et les hélophytes "vrais" (hélophytes se développant les pieds dans l'eau).

La mise en œuvre du protocole comporte 3 phases :

  • distribution des unités d’observation (sites d’étude),
  • sélection des unités d’observation,
  • structure et réalisation des unités d’observation.


  1. Un positionnement "théorique" de points situés sur les rives du plan d'eau est déterminé après application du protocole de Jensen (Jensen, 1977) sur une carte ou une photo aérienne.
  2. Une sélection de ces points basée sur la description des rives du plan d'eau est ensuite effectuée. Des types principaux de rives rassemblant des descripteurs jugés pertinents pour les communautés de macrophytes, tels que les formations végétales riveraines, les aménagements de rives et la largeur de la zone littorale euphotique sont identifiés dans le protocole et servent de critères pour cette sélection.
  3. Les points retenus sont nommés « unités d’observation ». Ces entités globales d'observation des communautés de macrophytes comprennent des relevés des espèces présentes sur un secteur de rives (100 m de long) et sur 3 profils perpendiculaires aux rives ; sur chaque profil, 30 points contacts, répartis sur une distance maximale à la rive de 50 m, sont réalisés à l'aide d'un aquascope (observation) ou d'un râteau (prélèvement).


Des fiches standardisées de terrain sont disponibles en annexe du protocole.

Ce protocole, mis à disposition des opérateurs, fait actuellement l'objet de la rédaction d'un texte concernant la phase d'échantillonnage, qui devra être soumis à la normalisation . La disponibilité d'une norme expérimentale est prévu en début d'année 2010.
 

Echantillonnage du phytoplancton.

Ce protocole a été développé en 2007 par l’équipe phytoécologie d'Istea de Bordeaux pour fournir une méthode d’échantillonnage, de conservation et d’observation du phytoplancton en plans d’eau et un cadre d’acquisition des éléments physico-chimiques obligatoirement associés dans un format standardisé en lien avec la mise en œuvre de la DCE. Il s'applique à tous les plans d'eau stratifiés ou non du territoire français.

Ce protocole permet une uniformisation du type de données collectées indispensable à la bancarisation des informations sur le compartiment phytoplancton. Il a été partiellement mis en application par les agences de l’eau en 2007 puis 2008 ce qui permet de constituer un premier retour d’expérience. Les données acquises, actuellement bancarisées par l'Irstea, permettent de développer les nouvelles métriques constitutives du futur indice phytoplancton français.

Dans sa formulation actuelle, ce protocole définit :

  • les périodes des campagnes de prélèvements ;
  • le choix de la station d’échantillonnage ;
  • les méthodes de prélèvement des échantillons pour la chlorophylle, le phytoplancton et les mesures chimiques en laboratoire ;
  • la méthode de mesure des paramètres physico-chimique de terrain (sur la colonne d’eau) ;
  • les moyens de conservation des échantillons de phytoplancton et d’eau pour la chlorophylle ;
  • les règles d’observation et de comptage des taxons de phytoplancton (conformément à la norme Utermölh) ;
  • l’archivage des résultats.

Des modèles standardisés de feuilles de relevés de terrain mais aussi de saisie pour bancarisation sont proposés en annexe de ce document.

Ce protocole fait actuellement l'objet de discussions dans un groupe de travail national, regroupant Irstea, INRA et Ifremer. Un texte concernant la phase d'échantillonnage sera soumis à la normalisation pour une mise à disposition d'une norme expérimentale en fin d'année 2009

 

Utilisation des compartiments "invertébrés" et "poissons"

A l'heure actuelle, aucune méthode adaptée à l' évaluation "DCE" des lacs et plans d'eau par ces éléments biologiques n'est disponible en France. Le développement de protocoles est en cours, sur la base de méthodes françaises pré-existantes pour les invertébrés (Indice biologique lacustre, Indice oligochètes, Indice mollusque) ou de méthodes originales ou employées dans d'autres pays européens (poissons).