Synthèse bibliographique - Méthode d'analyse des chloroalcanes C10-C13 dans les sédiments et les organismes biologiques

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Public
Année: 
2010

La directive cadre eau (2000/60/CE) et la directive « fille » NQE (2008/105/CE) stipulent que le contrôle des sédiments et du biote doit être régulièrement effectué pour les substances prioritaires et autres substances polluantes jugées bioaccumulables. Cependant aucune norme existe actuellement pour l’analyse de certaines de ces substances dans les sédiments et le biote, telles les chloroalcanes C10-C13 (SCCP). Nous avons donc effectué une synthèse bibliographique sur l’analyse des SCCP dans les sédiments et les organismes biologiques. A partir de celle-ci, une méthodologie analytique est proposée, commune aux deux matrices ; en effet seules des différences mineures existent lors des étapes de purification. Cette méthodologie n’a qu’une valeur informative, les laboratoires devront développer leur protocole et le valider sur matrice réelle (AFNOR T90-210, 2009). Les étapes de cette méthode sont les suivantes : o Une extraction par solvant pressurisé ou une extraction automatisée par soxhlet sont recommandées, avec un solvant d’extraction apolaire. Le dichlorométhane est largement utilisé, pur ou en mélange 50/50 avec de l’hexane. Il est cependant important de respecter les précautions d’usage car le dichlorométhane est un cancérigène suspecté et l’hexane est toxique. D’autres solvants, tels que par exemple le cyclohexane, l’heptane ou l’isooctane, seraient préférablement à utiliser si leur efficacité est prouvée. o Une purification sur colonne à pression ambiante est recommandée avec l’utilisation d’une phase de silicate de magnésium ou de gel de silice. Le solvant d’élution utilisé doit être apolaire ; il est identique à celui cité dans l’étape d’extraction. Pour les sédiments, l’ajout de cuivre (souvent lors de l’étape d’extraction) permet d’éliminer les interférences observées dues aux composés soufrés. Pour les organismes biologiques, dans le cas de matrices riches en lipides, une purification supplémentaire par chromatographie sur gel perméable ou par attaque acide est utile pour éviter les interférences lors de l’analyse. o Quantification : la quantification des SCCP est difficile car les mélanges de ces composés sont extrêmement complexes. Un dosage par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, en mode ionisation ECNI est recommandé. L’utilisation d’un détecteur de masse haute résolution permet de s’affranchir de certaines interférences. Un détecteur de masse de résolution « classique » peut également être utilisé. Dans ce cas l’étape de purification doit être très efficace et l’étape de quantification réalisée de façon très minutieuse. En effet, en GC-ECNI-MS, l’intensité du signal obtenu dépend du pourcentage en chlore. Le pourcentage en chlore de l’étalon de quantification doit donc être proche de celui de l’échantillon. Une autre possibilité est l’utilisation lors de la quantification d’une corrélation linéaire entre le facteur de réponse calculé et le pourcentage en chlore. o Validation : les limites de quantification les plus basses obtenues sont de 0,5 µg/kg poids sec dans les sédiments et de 0,1 µg/kg poids frais dans le biote. o Contamination : la verrerie et les réactifs utilisés doivent être décontaminés et l’utilisation de matériels en plastique évitée. Des blancs méthodes doivent être régulièrement vérifiés.

Auteur(s): 
S. Schiavone et M. Coquery
Nom de l'institut: 
Cemagref
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Chloroalcanes - synthèse bibliographique618.08 Ko