Dosage du paraquat, du diquat, du chlorméquat et du mépiquat dans les eaux par extraction SPE et analyse en LC-MS/MS : bibliog

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Année: 
2009

Les herbicides et régulateurs de croissance pour les végétaux, de la famille des ammoniums quaternaires, sont communément désignés sous le nom de « quats ». Au sein de ce groupe, le paraquat et le diquat sont des herbicides de contact non-sélectifs, le chlorméquat et le mépiquat sont des régulateurs de croissance utilisés en particulier sur les fruits, les légumes et le coton.
Ces substances ne possèdent pas encore de Norme de Qualité Environnementale (NQE) ; cependant le danger potentiel qu’elles représentent motive la recherche de leur présence dans différentes matrices, telles que les fruits, les sols et les eaux.

 

Dans l’eau, l’extraction sur phase solide (SPE) est le meilleur choix du fait de la grande polarité et de la grande solubilité de ces substances, qui sont ensuite séparées par chromatographie liquide et détectées en UV ou par un spectromètre de masse.
L’examen de la littérature montre que la phase d’extraction est complexe. Un grand nombre de protocoles sont utilisés (sur phase hydrophobe, hydrophobe/échangeuse faible de cations, échangeuse faible de cations) avec pour résultats une grande variabilité observée sur les LQ et/ou les LD revendiquées.
Nos essais confirment cette dernière observation. En effet, tous les protocoles impliquent l’utilisation lors d’un ou plusieurs rinçages de méthanol. La présence de ce solvant, même à des teneurs très faibles, perturbe de manière très importante les processus d’adsorption-désorption du paraquat dans les phases SPE et affecte les 3 autres substances cibles à des degrés variables. Pour cette étape d’extraction, les meilleurs résultats sont obtenus sur une cartouche mixte hydrophobe/échange faible de cations. C’est la seule qui permet la détection du paraquat (l’absence de méthanol dans la phase éluante pouvant l’expliquer).
Les rendements d’extraction et les LD estimées avec cette cartouche sont les meilleurs (LD de 20 à 40 ng/L selon les molécules). La répétabilité (sur 2 essais) est correcte. Toutefois, ces résultats demanderont à être confirmés lors de l’utilisation de conditions chromatographiques optimisées sans méthanol.
L’injection directe devrait permettre de s’affranchir de cette étape d’extraction délicate. Sur une colonne chromatographique de silice greffée C18, les limites instrumentales constatées ne laissent toutefois pas espérer de limites de quantification meilleures que 300 ng/L environ pour le chlorméquat, meilleure des 4 substances étudiées. Toutefois, ces résultats demanderont à être confirmés lors de l’utilisation de conditions chromatographiques optimisées sans méthanol.

 


La définition d’un protocole analytique standardisé et transposable en routine nous semble devoir passer par un échange technique approfondi entre les différents laboratoires qui pratiquent ce type d’analyse. Une fois les principales sources de variabilité identifiées et la route analytique déterminée avec précision, un essai interlaboratoires pourra être organisé pour confirmer la robustesse de la méthode.

Commission de normalisation liée: 
T91M "Micropolluants organiques"
Auteur(s): 
Olivier DIAGO – Olivier AGUERRE-CHARIOL
Nom de l'institut: 
INERIS
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Analyse des "quats"340.02 Ko